samedi 23 janvier 2010

Interview de Natalie Dessay (Figaro, 22 janvier 2010)



Alors que son CD Mad Scenes (Virgin Classics) compile les grandes scènes de folie de l’opéra, Natalie Dessay s’apprête à incarner La Somnambule de Bellini, chef d’œuvre du bel canto italien. A trois jours de la première, la soprano nous parle de ses passions, ses fantômes, ses peurs, ses rêves…

Le Figaro : Pour vous, qui est Amina, héroïne de La Somnambule ?

Natalie Dessay
: Amina est une jeune fille qui permet à son inconscient de s’exprimer par le somnambulisme. Ce qui est passionnant pour moi, car je n’ai pas d’inconscient. J’ai d’ailleurs essayé trois psychothérapies : en vain !

Le chant n’en est-il pas une ?

C’est même la meilleure qui soit. Le fait de crier plus fort que l’orchestre est un formidable exutoire. Si j’ai fait ce métier, c’est en partie pour exprimer une rage que j’avais en moi. Attention : rage ne veut pas dire colère, ni haine…

Ce spectacle est votre avant-dernière Somnambule, pourquoi ?

J’ai pour principe de ne pas chanter un rôle plus de 70 fois. Après la reprise de ce spectacle à Vienne, le compte sera bon. Au-delà, je me lasse. Il faut dire que dans le cas de la Somnambule, la pauvreté du livret n’aide pas. Mais la beauté de la musique sauve le tout.

La Bastille n’est-elle pas trop grande pour ce chef-d’œuvre du Bel Canto ?

J’avais au départ demandé Garnier… Mais avec le Maestro Evelino Pido, je suis comme téléguidée. Il y a entre nous un rapport quasi télépathique.

Avez-vous peur ?

La preuve : j’ai une pharyngite ! Mais c’est comme ça pour chaque production. J’ai beau ne pas avoir d’inconscient…

A l’automne, vous avez chanté Musetta dans la Bohème, qui est un second rôle ; était-ce un clin d’œil ?

Je me suis toujours dit que je chanterai du Puccini une fois dans ma vie, et Musetta est le seul rôle qui convienne à ma voix… Mais ce spectacle, suivi de La Somnambule, m’a surtout permis de rester six mois à Paris, ce qui ne m’était jamais arrivé en vingt ans de carrière ! J’ai pu comme ça suivre la rentrée scolaire de mes enfants, et me reposer…

Passons de Puccini à Verdi : vous affectionnez La Traviata…

C’est même le rôle des rôles. Tout y est magnifique. Il y a la folie, l’amour, la mort, le glamour…
Comment abordez-vous un nouveau rôle ?
Sans a priori, en faisant avant tout confiance au metteur en scène. Pour Manon et Traviata j’ai lu Splendeur et misère des courtisanes de Balzac, histoire d’en savoir plus sur les demies-mondaine…

A l’automne, vous chanterez à Nice votre première Blanche de la Force dans le dialogue des Carmélites de Poulenc. Encore un défi ?

C’est un rôle admirable et qui me fascine particulièrement, car il repose sur la peur…

Un sentiment qui vous touche de près ?

J’ai peur de tout : de la vie, de la mort, de ce qui peut m’être arraché. Petite fille, j’avais peur d’être une enfant et de devenir adulte. Depuis, j’évite le plus possible d’être dans le monde réel. Ce qui est possible, jusqu’au jour où vous avez des enfants, car ils vous ramènent brutalement à la réalité quotidienne.

Vous vivez mal le quotidien ?

Disons que ça me coupe les ailes. Mon bureau est un amas de papiers, de contrats non signés. Je suis incapable de remplir une feuille d’impôts, je ne sais pas combien je gagne. Je crois que ça ne m’intéresse pas. Là où je me sens le mieux, c’est sur scène. Je ne suis juste pas adaptée pour la vie courante.

Dans ce cas, comment luttez-vous contre le spleen de la routine ?

Je lis, je peux m’abstraire longtemps en moi-même, j’observe mes chats… Et depuis cet été je monte à cheval, ce qui tourne presque à l’obsession : je viens de lire les trois romans de Jérôme Garcin sur l’équitation, ainsi que Milady de Paul Morand…

Un peu solitaire, tout ça, non ?

Je crois que je ne suis pas très douée pour les rapports humains. Le but de certains est d’être adoré ; moi, mon objectif est de m’améliorer, à tous points de vue… J’aimerais arriver à un équilibre entre la fermeté et la douceur. Quelque chose qui s’approche de la subtilité. Oui, c’est ça : la subtilité.

Vous êtes très exigeante avec vous-même…

Faut bien ! « Se laisser vivre » est une expression qui me dépasse. La vie, ça se mérite. Regardez ce qui se passe en Haïti : nous avons une chance folle. Voilà pourquoi il faut chaque jour remercier et rendre grâce. Et pourtant je ne crois pas en Dieu !

Une démarche presque mystique ?

J’ai toujours dit que je n’étais pas une personne religieuse mais spirituelle. Je sais, ça sonne prétentieux… Disons que je suis tiraillée entre un complexe d’infériorité et de supériorité. J’assume mal de n’être vue que pour moi-même, j’ai toujours peur qu’on réalise mon imposture… et je ne chante jamais aussi bien que dans ma salle bain !

Vous considérez-vous toujours comme une « actrice qui chante » ?

Toujours ! Quand on fait de l’art, on doit reproduire le vivant. On tente de capter la nature et la vie (c’est ce qui me fascine dans les esquisses de Rembrandt ou les statues du Bernin). A l’opéra, la plupart du temps, c’est mort. Pourtant, si la musique est vivante, il faut que le jeu le soit aussi…

Etes-vous tentée par le « vrai » théâtre ?

Oui. J’avais pour projet de monter une pièce de Thomas Bernard avec Alfredo Arias, mais c’était trop tôt. J’aimerais d’abord passer par la comédie. Quelque chose de pétillant, comme La Dame de chez maxim’s.

A la croisée des genres, Laurent Pelly a monté pour vous, à Toulouse, un spectacle autour de Michel Legrand…

J’ai découvert Peau d’âne à six ans et ne m’en suis jamais remise. Lorsque Laurent m’a proposé une sorte de tour de chant autour de 21 chansons de Legrand, j’étais emballée. Mais quel boulot ! Il m’a d’abord fallu trouver ma voix « normale », et j’étais tellement angoissée que j’en ai fait un lumbago ! Le spectacle était formidable : pour la recette du « cake d’amour », je faisais un gâteau en direct sur scène !

La comédie musicale est un univers qui vous tente ?

J’aimerais bien. Legrand m’a d’ailleurs dit qu’il allait m’écrire un oratorio. J’attends… Mais j’ai toujours dit qu’après l’opéra, je ferai du music-hall !

jeudi 14 janvier 2010

Lettre reçue par Internet... étrange, non?


Salut bien aimé,
Je vous contact aujourd'hui car bien vrai que l'on ne se connaisse pas cela n'empêche ce geste de ma part. Je me nomme Mr PETAIN Philippe
née en france, mais pour raison particulière j'ai du être un aventurier à la recherche de je ne sais quoi..
La raison qui me pousse à vous est la suivante :
Je voudrais passer par votre canal pour faire une oeuvre de charité anonyme dans votre département. Je suis née le 25 Avril 1945 en france à bergaville.C'est une donation en quelque sorte et elle s'élève a la somme de 500 mille d'euros. Ma situation matrimoniale est telle que je n'ai ni epouse et encore moins d'enfants à qui je pourrais léguer cet héritage ,et je souffre présentement d'un cancer de gorge maladie orpheline et incurable ,C'est pour cela que je voudrais de manière gracieuse et dans le souci d'aider les enfants démunis vous donner ce dit héritage pour réaliser cette oeuvre de charité . Si vous êtes d'accord je voudrais avoir les informations suivantes :
Votre nom complet ,
Vos contact:
Un numéro de fax:
numero de compte:
Je compte sur votre bonne volonté et aussi le bon usage de ces fonds pour cette oeuvre. PETAIN Philippe

Ben tiens...

dimanche 3 janvier 2010

Aimable mail d'une lectrice Tchèque au sujet des "Orphelins du Mal"

Good evening,

let me thank you for the perfect novel.
I have bought the book on the salesman´s recommendation.
I read the book in three days.
I read it for hours and hours.
Where do you get the ideas for your books?
I was surprised, horrified, amazed at one point.
What atrocities is man capable of.
Let me wish you success and good ideas for your books.

Kind regards,

Andrea Stepanova (Czech republic)