J'ai connu votre défunt Nicolas il y a un certain nombre d'années. Il effectuait une classé préparatoire littéraire dans un lycée parisien huppé.
J'étais alors un provincial emprunté et naïf. je venais d'une petite ville normande à la bêtise flaubertienne.
Il était un dandy cultivé et exubérant, d'un raffinement et d'une pédanterie empreints de tristesse et de mépris.
Au bout de quelques années, j'ai quitte lé chic lycée parisien. je me suis éloigné de Paris.
J'ai découvert d'autres vies et d'autres villes. J'ai su qu'on pouvait être heureux en France, loin d'une ville qui, depuis de nombreuses années, avait hélas perdu son sourire.
Si je peux me permettre, je pense qu'il a manqué ce dynamisme et cette ouverture d'esprit à votre Nicolas. Il est curieux de constater qu'intellectuellement il se référait toujours à Dostoïevski, Wagner, Tarkovski, Bergman. Ces références étaient déjà les siennes à 18 ans. Avait-il lu Les années d'apprentissage et de voyage de Wilhelm Meister ? Au bout d'un certain nombre d'années, par ses actes et ses pensées, l'homme devient ce qu'il est.
J'ai ensuite vu le succès étonnant du petit frère, et appris la fin tragique de votre ami. Le portrait que vous en dressez dans votre livre est assez conforme à la vision que j'en avais.
Nicolas d’Estienne d’Orves est né en 1974. Après cinq ans de pensionnat, des études de lettres et des stages dans le milieu de l’opéra, il embraye sur le journalisme et collabore pendant cinq ans au Figaro Littéraire et à Madame Figaro. Il a également travaillé sur France Musique, dont il a été renvoyé pour blasphème et pornographie (si si!).
Il est aujourd’hui critique musical (classique) au Figaro et à Classica, et chroniqueur au Figaroscope.
A partir de 2001, il a beaucoup (trop?) publié : nouvelles (Le Sourire des enfants morts, Le Regard du poussin, La Sainte famille), essais (Les aventures extraordinaires de l’opéra, Bulletin blanc, Quoi dire quand?, Jacques Offenbach), romans (Un été en Amérique, Rue de l'autre monde; Les derniers jours de Paris)… Parmi ses romans, Othon a reçu le prix Roger-Nimier 2002, Fin de Race le prix Jacques Bergier, Les Orphelins du mal sont traduits en 13 langues. Dans le récit intitulé Je pars à l'entracte (NiL éditions), il s'adresse à un ami mort. Son dernier né, Les Fidélités successives, est une fresque romanesque sur les errements d'un jeune homme dans le Paris de l'occupation.
1 commentaire:
Bonjour,
J'ai connu votre défunt Nicolas il y a un certain nombre d'années. Il effectuait une classé préparatoire littéraire dans un lycée parisien huppé.
J'étais alors un provincial emprunté et naïf. je venais d'une petite ville normande à la bêtise flaubertienne.
Il était un dandy cultivé et exubérant, d'un raffinement et d'une pédanterie empreints de tristesse et de mépris.
Au bout de quelques années, j'ai quitte lé chic lycée parisien. je me suis éloigné de Paris.
J'ai découvert d'autres vies et d'autres villes. J'ai su qu'on pouvait être heureux en France, loin d'une ville qui, depuis de nombreuses années, avait hélas perdu son sourire.
Si je peux me permettre, je pense qu'il a manqué ce dynamisme et cette ouverture d'esprit à votre Nicolas. Il est curieux de constater qu'intellectuellement il se référait toujours à Dostoïevski, Wagner, Tarkovski, Bergman. Ces références étaient déjà les siennes à 18 ans. Avait-il lu Les années d'apprentissage et de voyage de Wilhelm Meister ? Au bout d'un certain nombre d'années, par ses actes et ses pensées, l'homme devient ce qu'il est.
J'ai ensuite vu le succès étonnant du petit frère, et appris la fin tragique de votre ami. Le portrait que vous en dressez dans votre livre est assez conforme à la vision que j'en avais.
Bien cordialement
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